Balade dans la vallée de la Scyrendale
Description : Balade dans la campagne et les bois autour de la vallée de Scyrendale.
Départ : Place de la chapelle, à Hurionville-Lillers.
On peut aussi partir du parking du cimetière de Burbure.
Longueur : environ 10 km.
carte IGN n° 2305 E
Durée : 3h (pédestre) ou 45 min (VTT)Balisage : jaune.
Certains passages sont boueux par temps de pluie. Prévoir des bottes.
Le parcours
Rejoignez la place de la chapelle à Hurionville (Lillers).
Passez devant la chapelle, continuez une
dizaine de mètres sur le même trottoir en direction de Ferfay, puis
prenez le sentier des Hallots à votre droite.
Le sentier des Hallots vous fait d'abord
découvrir un paysage très agricole, avec principalement des cultures de
blé et de betterave sucrière.
Continuez le sentier. Ne prenez pas le
petit sentier sur votre gauche que vous rencontrerez au bout de quelques
centaines de mètres, ni le sentier sur votre droite un peu plus loin.
Le chemin s'encaisse progressivement avant
de rejoindre le chemin de Thérouanne ou chemin du pire : il se situe
sur la zone de contact entre la plaine de la Lys et les premiers
contreforts de l'Artois. De ce site, vous observez toute la plaine de la
Lys, avec notamment une vue d'ensemble sur la ville de Lillers et sa
sucrerie.
Le sentier débouche sur un sentier un peu plus grand (chemin du Pire). Tournez à gauche.
Le chemin longe le site des anciens
moulins d'Hurionville. Le premier moulin, sur pivot en bois, fut réputé
en activité en 1869. A ce moulin s'est ajouté un moulin tour, en pierre,
qui fonctionnait en 1887. Les moulins d'Hurionville s'inséraient alors
dans un paysage où les moulins étaient nombreux.
En 1928, les ailes des deux moulins qui servaient "à faire farine", ne
tournaient plus, mais elles existaient encore. Les propriétaires durent
malheureusement les enlever pour ne plus payer l'impôt sur les moulins.
La loi changea bien en 1934, une circulaire spécifiant qu'il fallait
"laisser les moulins en l'état", mais il était trop tard pour leur
redonner vie.
Continuez le sentier. Ne prenez pas les deux petits chemins que vous rencontrerez, l'un sur la gauche, l'autre sur la droite.
Vous allez croiser une route en macadam. Traversez prudemment. Le chemin continue en face.
Après quelques centaines de mètres, vous arrivez sur l'ancienne voie ferrée.
Le large chemin ombragé qui domine la
vallée de quelques mètres est le résultat de l'épopée minière du
secteur. Celui-ci correspond au tracé de la voie ferrée qui permettait
de transporter le charbon extrait dans les mines de Ferfay, jusque la
gare de Lillers. Des trains de voyageurs ont également roulé sur cette
voie qui, en souvenir de cette époque, a pris le nom de chemin du mineur
pour la partie située sur Lillers.
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Tout au long de ce chemin, vous pourrez trouver les espèces végétales suivantes :
Pour les arbres : frêne élevé, robinier faux-acacia, châtaignier, chêne pédonculé, érable champêtre...
Pour les buissons :prunellier, aubépine, viorne mancienne, églantier, sureau noir, noisetier...
Pour la strate herbacée : scabieuse des champs, osier fleuri (ou
laurier de Saint-Antoine), tanasie commune, carotte sauvage, achillée
millefeuille, brunelle vulgaire, millepertuis perforé...
Vous suivez l'ancienne voie ferrée sur 2
ou 3 kilomètres, jusqu'à ce que vous débouchiez devant l'ancien terril
de la fosse n° 2.
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Un peu avant le terril, vous trouvez sur
la droite le Crocq en Bure. Crocq signifie hauteur ou éminence
surplombant une vallée. Cette dernière, dénommée vallée de Scyrendale,
située sur votre gauche, aurait une origine germaniqe : "scyren" et
"tal", "tal" en allemand signifiant "vallée".
Le terril de Ferfay est le témoin le plus visible de l'histoire charbonnière qui s'évanouit au fil des années.
Pour s'imaginer ce que devait être autrefois l'antique paysage de la
vallée de Scyrendale, rien ne vaut l'ascension du terril de Ferfay. De
son sommet, le randonneur embrasse toute la vallée. Sur le territoire
d'Auchel, la tour en briques qui s'élève au pied du terril appartient à
la même histoire car elle supportait autrefois un réservoir servant à
alimenter en eau les locomotives à vapeur.
Le terril constitue un milieu particulier
ou la température, le degré d'humidité et les caractéristiques du sol
conditionnent la présence d'espèces végétales et animales peu communes
dans notre région Nord-Pas de Calais. Ce terril est d'ailleurs classé en
Z.N.I.E.F.F. (zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et
floristique).
Ici, le terril est caractérisé par une mosaïque de groupements végétaux composée :
- d'une partie boisée avec des bouleaux, des chènes pédonculés, du
noisetier et du charme, des fourrés à aubépine, à prunellier, à sorbier
et à églantier.
- de groupements arbustifs pionniers avec principalement du bouleau et
du peuplier tremble au sommet et sur le haut des versants nord et ouest.
- de pelouses sèches à avoine élevée sur le bas du versant ouest.
- de groupements herbacés pionniers au pied et au sommet du terril, avec
le bouillon blanc, la vipérine vulgaire, le millepertuis perforé, la
vergerette acre (rareté régionale), la campanule étalée, des mousses et
des lichens...
L'intérêt faunistique du terril est lié à la richesse des milieux
naturels présents. On a des espèces animales thermophiles (qui
affectionnent les micro-climats chauds, la couleur sombre des schistes
accumulant les calories) : le lézard vivipare pour les reptiles, le
papillon machaon pour les insectes...
La compagnie houillère de Ferfay, dont la concession s'étendait sur 1978 ha, exploitait trois puits.
C'est en 1856 qu'avait débuté le fonçage de la fosse ° 2 et ce n'est
qu'en 1865 que fut découverte la première veine exploitable.
Le puits atteindra la profondeur maximale de 630 m pour un diamètre de 4
m. Il s'agissait d'une mine très grisouteuse, au gisement pauvre, avec
des veines irrégulières qui rendaient l'exploitation peu aisée.
Juste avant le le terril, vous prenez un petit sentier sur la gauche. Attention, ce sentier est très peu visible.
Le sentier fait le tour du terril. Il croise de très nombreux autres
sentiers, mais le balisage est très bien réalisé. On rencontre quelques
escaliers qui facilitent la progression, parfois peu aisée. On pourrait
parfois se croire en montagne.
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Quand vous aurez parcouru la moitié d'un
tour de terril, vous rencontrez une petite route qui grimpe au sommet.
Le balisage vous l'indique. N'hésitez pas. C'est superbe. Un escalier
vous aide à grimper. Quand vous êtes au sommet, vous redescendez par le
même chemin.
Quand vous avez fait le tour du terril,
vous vous retrouvez sur un sentier parallèle à l'ancienne voie de chemin
de fer, mais de l'autre côté de la vallée de Scyrendale.
Pas très loin du terril, sur la droite, on
trouve la fosse Rollet. Ce serait l'emplacement d'un des sondages
houillers effectués dans les années 1850.
Le sentier longe la vallée de Scyrendale.
Si la toponymie marque une présence germanique dans la vallée,
l'archéologie, elle, prouve que des gallo-romains on vécu là. Des puits,
des poteries, des tessons de tuiles, des traces de sépultures, etc..
ont été mis au jour par des archéologues et des chercheurs locaux de
part et d'autre de la vallée. Il y avait même une villa gallo-romaine...
Du cirage à bon compte : ruisselant sur le
terril de Ferfay, les eaux de pluie emmenaient dans la vallée de
Scyrendale des poussières de charbon qui se déposaient ensuite dans le
lit du ruisseau. Pendant la guerre, nombre d'habitants du pays
récupéraient cette terre qu'ils utilisaient pour noircir leurs
chaussures : ils appelaient cela faire "cirache".
Le sentier continue, avec de multiples
intersections, parfois très peu visibles. Il faut être très vigilant si
on ne veut pas se perdre.
On arrive bientôt à une stèle : la borne Saint Lugle - Saint Luglien.
On tourne à droite après la stèle.
On continue le chemin en suivant bien
le balisage. On arrive bientôt dans le chemin Saint Lugle - Saint
Luglien. Au croisement, on trouve une rue goudronnée (qui joint Burbure à
la place de la chapelle d'Hurionville). Il suffit de tourner à gauche
pour retrouver notre point de départ.
Juste à l'intersection, sur la droite, on trouve la chapelle Saint Lugle - Saint Luglien
La chapelle des saints Lugle et Luglien a été édifiée à leur mémoire, sa dernière reconstruction remontant à 1899.
Les habitants prirent l'habitude d'organiser une procession chaque
deuxième dimanche de juillet. A cette occasion, chacun avait à coeur de
se procurer, contre une une modeste obole, un verre d'eau tirée du puits
miraculeux situé derrière la chapelle... Une eau qui avait, paraît-il,
des vertus contre les fièvres intenses et les maladies des yeux.
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