HOSDEIM EN 1132, HUSDEM en 1141 et 1145, HOSDEM en 1176 et 1191, HOUDAIN en 1218, HUSDINUM en 1251, HOUSDAING en 1285 et 1307 Houdain le Haut et Houdain village ( 70 mètres de dénivelé) Houdain existait déjà au temps des romains et était située sur l'axe reliant la capitale des Atrébates à celle des Morins (Arras à Thérouanne). On pense qu'Houdain (qui vient de Hosden, Hosdinium) signifie "Bois de diane". Il reste des traces d'un camp romain fortifié dans le bois des tours (près de l'église), datant des années 50 avant Jésus-Christ. 50 à 60 av JC - Établissement d'un camp fortifié romain sur le mont d'Houdain. An 800 - Le premier Seigneur d'Houdain connu est Gontreberg 1827 - Une terrible épidémie de choléra s'abat sur Houdain (sur 900 habitants, on compte 126 cas dont 26 mortels). 1877 - 1er juillet, premier télégraphe à Houdain. Naquit en 1825, au 36 de l'actuelle rue Roger-Salengro, celui qui deviendra plus tard l'inventeur de l'opérette : Florimond Ronger dit Hervéa qui nous devons entr'autre " Mamz'elle Nitouche " L'église Selon la tradition du terroir et les dires de nos ancêtres, le diable Satan aurait toléré que les hommes bâtissent l'église d'Houdain à l'unique condition que celle ci soit érigée sur la partie haute du village située sur un flanc d'une des collines d'Artois. Cette stipulation du malin était bien fondée, il faisait vivre les morts au dessus des vivants qui résidaient en bas du bourg, pour la simple raison que le cimetière du village se situait déjà sur les hauteurs de la colline. Chaque fois que les hommes se décidèrent de reconstruire l'église, contrairement aux exigences du démon, ils le firent en bas. Cependant, la légende est formelle, les fondations, les murs s'écroulèrent aussitôt le lendemain de façon trés étrange. Après maintes tentatives malheureuses, toutes vouées à l'échec, les âmes fidèles se résignèrent à continuer de fréquenter la très vieille église située sur les hauteurs, dont la restauration se fît en un temps " miraculeusement " record. Ainsi, le diable savait avec pertinence que les malades, les infirmes, les femmes enceintes et les vieillards ne pourraient pas se rendre à l'église et que cela lui ferait, en conséquence, autant d'âmes de gagnées en sa faveur... Selon Harbaville, Hisdanum, Husdanum, Hosdeng, Houdeng, Houdaing, vient du celtique houd, houden, forêt, mot conservé avec une légère modification dans l’anglo-saxon wood. Cette origine est, selon lui, pleinement justifiée par l’état ancien de la contrée. La tradition veut qu’au temps de la domination romaine, un temple de Diane (déesse de la lune) ait été élevé sur la montagne qui domine Houdain, là où est bâtie l’église. (1) (1) Houdain (Houdeng, 1096; Husdinium, 1024): nom germanique, soit du nom d’homme Hosed et suff. germ. ing (Gröhler), soit d’un type Husding (Gamillscheg), d’après le Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, 2e édition revue et complétée par Ch. Rostaing, librairie Guénégaud, 1978. Gysseling propose le suffixe -inja qui s’emploie après des noms et des adjectifs: hus idinja (d’après Noms de lieux du Nord – Pas-de-Calais par Denise Poulet, éditions Bonneton, 1997). - L’église L’église et le cimetière sont assis au sommet de la montagne; on y accède par un rude escalier de 160 marches. De là le dicton: « A Houdain, les morts sont au-dessus des vivants ». Toujours selon Harbaville, le lieu saint tombait de vétusté; naturellement on pensa à le rebâtir au pied de la montagne. Des matériaux furent rassemblés, des fondements creusés; mais brrr…, ce n’était pas le compte du malin, que fit-il ? A plusieurs reprises, et d’un tour de main, il transporta les pierres au sommet de la côte. Il fallut bien céder. Son but était tout simplement de confisquer à son profit les âmes des vieillards infirmes et souffreteux qui ne pourraient pas gravir un escarpement de 160 marches pour aller entendre la parole sainte. Les traditions populaires ne se bornent pas à lui faire honneur de ces minces exploits; les grands et anciens travaux, dont la hardiesse étonne le vulgaire, on les attribue à sa majesté infernale. C’est sa puissante main, par exemple, qui a tracé par monts et par vaux ces voies romaines qui traversent le pays. Il y a même telle de ces chaussées qui ne fut pour lui que l’ouvrage d’une nuit. (1) Finissons en disant avec Voltaire: « Ô l’heureux temps que celui de ces fables ! » (1) La chaussée de Douriez à Crécy, dite chemin du diable. - L’église décrite par Pierre Héliot L’église, ancienne prieurale composée de morceaux disparates, a perdu presque tout intérêt à la suite des transformations qu’on lui a infligées depuis une trentaine d’années. Elle comprend un choeur du milieu ou de la moitié du XIIe siècle, voûté à la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe, une nef rebâtie en 1905, enfin une tour centrale du XVIIIe siècle surhaussée au XIXe. On reconstruisit l’abside au XVe ou XVIe siècle; la nef remplace une nef et un bas-côté N. de la fin du XIIe; la façade O., refaite dans la 2e moitié du XVE siècle, fut fâcheusement remaniée au XXe. - La paroisse (d’après Bernard Delmaire) - Vocable: Saint Jean-Baptiste; - 1re mention connue du lieu: 1104; - 1re mention connue du lieu du culte: église en 1142; - Premières mentions du desservant: Oilard, doyen de Houdain 1131; Gautier, doyen de Houdain 1143; Jacques de Douai, curatus de Houdain 1295. - Collateur, persona, d’après les pouillés et les sources d’archives: l’abbé de Saint-Remi de Reims (autel cédé en 1142 par l’évêque); - Nombre de feux d’après le dénombrement de 1469: quatre-vingt-cinq; - Chapellenie fondée en 1304 dans la chapelle Sainte-Marie de l’hôpital, grâce à un legs de 300 l. de Agnès, épouse de Robert de Lannoy; - Institutions charitables connues: les pauvres de Houdain 1304; hôpital; - Prieurés et « cours » d’abbayes: prieuré de Saint-Remi de Reims: en 1142, l’évêque céda à Saint-Remi de Reims l’établissement de chanoines séculiers attesté à Beugin dès 1024/1025, soit qu’il ait été transféré de Beugin à Houdain, soit qu’ Houdain ait été détaché de Beugin pour former une nouvelle paroisse. - Dans le Bois des Tours Les Romains paraissent avoir eu un établissement militaire à Houdain. M. Terninck a signalé l’existence, au lieu-dit « le Bois des Tours », de fossés et de fondations qu’il n’hésite pas à faire remonter à l’époque de la domination romaine en gaule (tuiles romaines). Ce castrum romain était appelé populairement « Vieilles Tours des Sarrasins » ( païens). On raconte aussi que, la nuit, des ombres fantastiques les hantent. D’après la Carte archéologique de la Gaule (le Pas-de-Calais sous la direction de Roland Delmaire), près de la R.D. 301, dans le talus d’un supermarché, on ramassa des tessons gallo-romains en terre grise. Rue des Tourbières, sur le bord de la route, on découvrit la présence d’un dépotoir d’époque médiévale, mais dans lequel se trouvait un fragment de sigillée. - Sources: Les églises du Moyen-Âge dans le Pas-de-Calais par Pierre Héliot, Mémoires de la CDMH du P. de C., tome VII, 2e fasc., Arras, 1953. Travaux d’Harbaville et ouvrages cités dans le texte. Bernard Delmaire, Le diocèse d’Arras de 1093 au milieu du XIVe siècle, Mémoires de la CD Hist. et Arch. du P. de C., tome XXXI, Arras, 1994.